Une nouvelle façon de penser les soins de santé

Et si le système de santé percevait le patient comme une personne à part entière, au lieu de se concentrer uniquement sur son diagnostic médical? Et si, en plus des médicaments, le personnel médical et infirmier praticien étaient autorisés à prescrire des cours de danse, des cours de cuisine, du bénévolat, du soutien aux proches aidants, des groupes d’entraide pour les familles monoparentales et une prise de contact avec un réseau d’aide aux endeuillés?

Ce type de « prescription sociale » est répandu au Royaume-Uni et est en train de gagner une reconnaissance internationale. C’est parce que ce qui garde les gens en santé n’est pas seulement une question de génétique et d’habitudes de vie. L’accès à une saine alimentation, à l’éducation, à l’emploi et au revenu et les possibilités de créer des liens ont tous des impacts importants sur la santé et le bien-être global de l’individu. Les bons cliniciens le savent et ils ont besoin d’un système fiable sur lequel ils peuvent compter pour les problèmes auxquels se heurtent leurs patients et qui ne relèvent pas de l’expertise, du temps ou du mandat des professionnels de la santé.

Onze centres de santé communautaire (CSC) des quatre coins de la province ont participé à Rx : Communauté. En utilisant un concept axé sur le patient et la communauté, ces centres ont identifié des interventions non cliniques, établi un cheminement clinique structuré et suivi l’impact de leur travail.

Une façon structurée d'intégrer les soins de santé et les soutiens sociaux

La prescription sociale est un moyen particulièrement structuré d’aiguiller les patients vers un éventail de services locaux non cliniques et elle vise à répondre aux besoins des personnes de manière holistique. Cette approche basée sur les acquis va au-delà du traitement de la maladie. Elle reconnaît la personne non seulement comme un patient ayant des besoins, mais comme un membre de la communauté ayant des talents à partager, tout en l’aidant à interagir avec et à contribuer à son milieu.

La prescription sociale peut prendre une allure différente d’une communauté à l’autre selon ses besoins et sa capacité. Cependant, les cinq composantes suivantes constituent le fondement d’un modèle efficace de prescription sociale : une personne ou un client, un prescripteur, un navigateur, des prescriptions sociales, et un cheminement des données.

Impacts positifs sur les individus, les fournisseurs de soins de santé, et sur la capacité et l'intégration du système

Des méthodes mixtes pour l’évaluation furent adoptées combinant des approches de recherche qualitative et quantitative afin d’examiner la mise en œuvre de la prescription sociale; la perception des clients et des fournisseurs au sujet de l’initiative; ses effets sur la santé des clients; et son impact sur les systèmes au sein des organismes de soins de santé. 

Au cours du projet pilote qui dura un an, plus de 1 100 clients de 11 CSC ont reçu près de 3 300 prescriptions sociales. Parmi ces clients, 71 sont devenus des bénévoles champions de la santé qui ont collaboré à la création d’activités et de programmes sociaux et en ont assuré la prestation.

  • Conclusion 1 : Les clients ont rapporté une amélioration de leur santé mentale et de leur capacité à gérer leur santé, une solitude moindre et un plus grand sentiment d’appartenance.
  • Conclusion 2 : Les fournisseurs de soins de santé croient que la prescription sociale peut améliorer le bien-être des clients et réduire le nombre de visites, reconnaissent la valeur du rôle du navigateur, et dans les endroits où il n’y en avait pas, rapportent avoir besoin de plus de soutien.
  • Conclusion 3 : La prescription sociale a favorisé une intégration approfondie entre les soins cliniques, les équipes interprofessionnelles et le soutien social et a renforcé la capacité de la communauté grâce à la création en collaboration.

Et après?

La prescription sociale fait son chemin au Canada parmi les fournisseurs de soins de santé, les partenaires communautaires, les chercheurs, les bailleurs de fonds et les décideurs. Ce rapport propose une série de recommandations expliquant comment chacun de ces groupes peut s’impliquer :

  • Les décideurs, les bailleurs de fonds et les équipes Santé Ontario peuvent créer un milieu propice à la prescription sociale en investissant dans les soins de santé primaires et le soutien social. De plus, ils peuvent promouvoir les initiatives de prescription sociale par des investissements financiers ou matériels directs et / ou par soutien aux politiques.
  • Les organismes de soins de santé, de soutien social et intersectoriels peuvent établir et renforcer des partenariats locaux, adapter la prescription sociale selon les besoins et les atouts de leur communauté, adopter un changement de culture et élaborer des stratégies pour la collecte et l’utilisation de données.
  • Les chercheurs et les établissements universitaires peuvent fournir des outils d’évaluation et d’identification, mener des analyses de données, et effectuer des recherches pour aider les organismes de soins de santé et de soutien social.

Les 5 éléments clés de la prescription sociale

 

Regardez cette vidéo d'introduction sur la prescription sociale

 

Ressources

 

Pour en savoir plus

Alliance pour des communautés en santé
communications@allianceON.org 

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